Les femmes congolaises se sortent elles-mêmes de la pauvreté

Union for Progress

En République démocratique du Congo, l’un des pays les plus peuplés d’Afrique, il est rare de voir une femme aux commandes.

Le manque d’accès à l’éducation et l’adhésion répandue aux normes traditionnelles de genre signifient souvent que les femmes sont exclues du secteur formel de l’emploi, y compris le secteur des transports publics. Actuellement, de nombreuses femmes travaillent dans le secteur informel, où elles représentent 83 % de la main-d’œuvre, principalement dans des activités économiques peu qualifiées et à faible revenu, y compris le travail à temps partiel et occasionnel. Leur salaire s’élève souvent à moins de 1 $ US par jour. Cela crée un écart important entre la qualité des emplois des hommes et des femmes.

Financés par le Fonds pour l’innovation et la transformation, Union for Progress Inc. et son partenaire local Umoja ni Nguyu (UnN) ont mis à l’essai une solution transformatrice sur le plan du genre pour renforcer le pouvoir des femmes en les intégrant dans des métiers traditionnellement masculins, tout en contribuant à assurer leur sécurité urbaine. Cela incluait une formation à l’utilisation des tricycles électriques — des véhicules à trois roues pouvant accueillir plusieurs passagers. Les tricycles sont plus gros que les motocyclettes, qui sont couramment utilisées pour les services de transport. Ils représentent une option beaucoup plus sécuritaire, en particulier pour les femmes voyageant avec des enfants.

L’innovation a sollicité le soutien des conjoints, des leaders communautaires et des hommes travaillant déjà dans le secteur des transports publics. De plus, les femmes ont pu profiter d’une série de cours de formation portant notamment sur la mécanique de base pour l’entretien des machines, les connaissances financières de base et l’égalité des genres.

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« J’ai toujours voulu faire les choses différemment, comme les hommes surtout, pour essayer de briser le tabou des limites liées au genre », a déclaré l’une des participantes. « Donc, ce projet est arrivé au bon moment pour me permettre de tester cette capacité à faire des choses différentes des autres — c’est-à-dire qu’une femme peut aussi conduire des véhicules de transports publics, gagner sa vie et nourrir sa famille. »

Au total, 80 femmes (dont 50 % avaient de moins de 36 ans et 35 % étaient issues de groupes vulnérabilisés) ont été formées à la conduite de tricycles électriques, ce qui leur a permis de gagner décemment leur vie. Plus de 96 % des participantes ont déclaré avoir gagné un revenu suffisant grâce à l’innovation.

Le pouvoir de décision des femmes s’est également considérablement amélioré — au départ, 15 % ont déclaré qu’elles sentaient qu’elles avaient du pouvoir, un résultat qui a bondi à 91 % à la fin. Toutes les femmes participantes ont confirmé que cette innovation avait contribué à renforcer leur pouvoir aux niveaux familial et communautaire. Les attitudes du public à l’égard de l’égalité des genres ont également changé. Les résultats de sondage ont indiqué qu’en moyenne 91 % des femmes et 83 % des hommes ont déclaré que leur attitude à l’égard de l’égalité des genres s’était améliorée.

« Au début, quand j’ai parlé (du projet) à mon mari, il s’est moqué de moi », a déclaré une autre participante. « Mais maintenant, il est devenu lui-même un porte-parole de l’égalité des genres parce qu’il a vu par lui-même que l’égalité n’est pas nuisible. Cela permet de bâtir un foyer où vivre ensemble devient agréable parce que tout le monde contribue. »

Madame Zawadi, une participante qui a vu son revenu brut passer de 73 $ US à 364 $ US par mois, a réussi à transformer sa vie et celle de sa famille.

« Lorsque le projet a commencé, j’étais optimiste, mais mon mari m’a découragé en disant que je perdais mon temps avec ces apprentissages et cette histoire d’égalité des genres. Aujourd’hui, grâce à ce projet, je suis devenue celle qui apporte une contribution majeure à l’amélioration de la qualité de vie de ma famille en matière d’alimentation, de santé et de scolarisation des enfants. Je suis très fière de cette réalisation. »

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