Utiliser la technologie pour connecter les enseignantes rurales en Gambie

Canadian Teachers' Federation

Avec une population d’un peu plus de 2,1 millions d’habitants, la Gambie est le plus petit pays d’Afrique de l’Ouest et l’un des plus pauvres. Dans les zones rurales du pays, les possibilités d’éducation sont extrêmement limitées, en particulier pour les filles. Seulement 40 % des femmes gambiennes sont alphabétisées, et seulement 30 % atteignent l’école secondaire.

Un obstacle majeur à l’éducation des filles dans les zones rurales est la disponibilité d’enseignantes qualifiées. Les femmes qui étudient pour devenir enseignantes hésitent à faire des stages dans les zones rurales en raison d’un sentiment d’isolement et d’un manque de soutien. En conséquence, moins de filles fréquentent l’école dans ces régions. Non seulement les enseignantes servent de modèles pour les jeunes filles, mais elles sont aussi perçues comme moins menaçantes par les parents, qui hésitent à laisser des hommes enseigner à leurs filles.

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Financée par le FIT, Canadian Teachers' Federation (la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants), de concert avec leur partenaire local, The Gambia Teachers' Union (le Syndicat des enseignants de la Gambie), a utilisé une solution novatrice pour retenir les enseignantes dans les régions rurales. Dans un effort pour contrer les sentiments d’isolement et de stagnation professionnelle chez les femmes enseignantes, l’innovation de la « technologie mobile » les a mis en contact avec des mentores, des réseaux de soutien et des opportunités de développement professionnel. Les participantes ont reçu des téléphones cellulaires avec des chargeurs fonctionnant à l’énergie solaire qui leur ont permis de se connecter à des communautés d’apprentissage professionnelles (CAP) qui offraient du contenu diffusé via WhatsApp, Zoom, des balados, des vidéos et bien plus encore.

Bala, une jeune enseignante gambienne qui a été mentorée dans le cadre du programme a déclaré :

«  J’étais introvertie et n’avait aucune confiance en moi-même. Après les CAP et les présentations sur le leadership et la violence fondée sur le genre au milieu et à la fin du projet, j’ai senti que j’avais acquis le courage de faire beaucoup de choses, et j’ai découvert que je suis en fait une extravertie ! J’avais juste besoin de plus de confiance en moi. J’ai maintenant des aspirations et je maximise mon potentiel.  »

Les résultats de cette innovation ont été mesurés par rapport à un groupe témoin de femmes enseignantes qui n’ont pas reçu de mentorat ou d’accès aux CAP. À la fin de la période de mise à l’essai, 84 % (40/48) des mentorées, incluant Bala, ont indiqué être plus susceptibles de rester dans la profession enseignante à long terme, comparativement à 70 % dans le groupe témoin. De plus, 79 % (38/48) des mentorées ont déclaré se sentir moins isolées et déconnectées dans leurs communautés d’enseignement, comparativement à 75 % (13/18) dans le groupe témoin. Notamment, 84 % (50/60) des mentorées et mentores participantes ont signalé une aisance accrue dans l’utilisation des téléphones cellulaires à des fins professionnelles, ce qui dépasse l’objectif du projet qui était de 60 %.

Bala a mentionné que sa participation à l’innovation l’a également motivée à prendre la responsabilité de ses filles étudiantes et à s’attaquer aux défis auxquels elles sont confrontées.

« Je parle maintenant aux filles des menstruations et des crampes menstruelles, et du fait que les menstruations ne devraient pas les empêcher de venir à l’école. C’est quelque chose que je ne faisais pas auparavant. »

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Dado, qui a participé en tant que mentore à l’innovation, a déclaré qu’elle avait été témoin d’une transformation substantielle des enseignantes avec lesquelles elle a travaillé.

«  J’ai observé de grands changements, en particulier chez une de mes jeunes mentorées qui enseignent aux niveaux 7 à 9.  L'université ne m’a pas préparée pour le travail, mais que de travailler avec une mentore m'a appris beaucoup et je n’ai plus de problèmes avec les leçons maintenant. Je me suis attaquée à la méthodologie et semble plus confiante qu’auparavant. »

Tant les mentore que les mentorées ont signalé que les relations qu’elles ont établies se sont poursuivies après la période d’essai. Les enseignantes qui ont reçu des téléphones intelligents ont conservé leurs appareils et continuent de communiquer avec leurs communautés professionnelles. Les participantes ont également indiqué que leurs apprentissages, à savoir ceux liés au genre, ont eu un impact positif sur leur vie personnelle. Beaucoup travaillent maintenant pour acquérir leur indépendance financière et plus d’autonomie dans l’avenir.  Le syndicat, The Gambia Teachers' Union continue de soutenir les participantes dans la poursuite de leur carrière.

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