Changer la vie des réfugiés au Kenya grâce à la formation et au mentorat
Humber Institute of Technology & Advanced Learning
Humber Institute of Technology & Advanced Learning avec son partenaire local, CAP-Youth Empowerment Institute (CAPYEI), a mise à l’essai une approche de formation innovante qui combine les compétences techniques de l'entrepreneuriat et les stratégies de marketing numérique avec les divers talents créatifs que de nombreux réfugiés possèdent déjà.
L'innovation a ciblé 52 (28 femmes et 24 hommes) entrepreneurs réfugiés urbains afin de surmonter les obstacles qui les empêchent de travailler à leur compte tout en créant un espace d'autonomisation et technologie d’avant-garde grâce à l'entrepreneuriat numérique.
Benjamin et Alice sont deux de ces entrepreneurs.
Benjamin Ruberintwari, un réfugié de 22 ans, est arrivé pour la première fois au camp de Kakuma en 2018 et a ensuite déménagé à Nairobi. "Je suis orphelin, ayant perdu mes parents pendant la guerre, et le fait d'être tout seul dans une nouvelle ville n'a fait qu'aggraver mon état mental", explique-t-il. "La vie à Nairobi a été un choc culturel. Tout et tout le monde était vite dans tout ce qu'il faisait".
Alice Mugisha est arrivée au Kenya en 2017, mariée et mère de cinq enfants. Elle a dû faire face à de nombreux obstacles et défis pour créer son entreprise.
Benjamin et Alice étaient tous deux prêts à acquérir de nouvelles compétences et à améliorer leur vie. L'innovation a offert un programme de formation de 65 jours qui a fourni des compétences de vie, des connaissances financières, des compétences informatiques et de l'entrepreneuriat numérique. Les participants ont soit créé de petites entreprises avec des composantes numériques, soit ajouté des éléments numériques à leurs entreprises existantes. Outre l'apprentissage de stratégies de marketing numérique, les entrepreneurs ont été formés à des outils tels que Canva, WordPress et à des plateformes de médias sociaux comme Facebook, Instagram, WhatsApp et Telegram.
La formation a été suivie d'un mentorat de 8 semaines en deux phases, comprenant des conseils pratiques. Afin de réduire les obstacles pour les femmes, une aide à la garde d'enfants et des frais de transport ont été fournis.
La première phase du mentorat a permis aux stagiaires de consulter étroitement les formateurs qui les ont aidés à préparer et à mettre en œuvre au mieux les leçons qu'ils avaient apprises pendant leurs cours de budgétisation, préparation d'un plan d'affaires, épargne, comptabilité, planification financière, marketing, publicité, gestion des médias sociaux, parmi beaucoup d'autres. Les compétences de vie acquises lors des cours de formation ont également été renforcées, notamment la confiance en soi, la fixation d'objectifs, la définition d'attentes et la sensibilisation à l'égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que les outils dans le contexte des interactions commerciales et sociales.
La deuxième phase du mentorat a consisté à regrouper les participants en 4 à 5 personnes ayant un intérêt spécifique pour la comédie, l'art ou les affaires en général. Ces groupes ont été jumelés à des mentors du secteur et comprenaient des entrepreneurs qui étaient des influenceurs des médias sociaux, qui menaient des activités en ligne et qui avaient une expérience sectorielle spécifique dans les domaines de la comédie, de l'art, des affaires en général et d'autres sujets d'intérêt.
Ce mentorat personnalisé et ciblé s'est avéré très efficace pour Benjamin et Alice.
Depuis qu'il a terminé la formation en juin, Benjamin se consacre à plein temps à son entreprise. Grâce à la nouvelle formation en éducation financière, Benjamin a investi dans du matériel de cuisine comme un thermos, des tasses et une cuisinière à gaz. Sur les conseils des formateurs, il a profité du cours pour vendre du thé et collations à ses camarades de classe pendant les pauses. En outre, les mentors ont formé Benjamin à la rédaction de rapports de vente et consulté son registre pour lui prodiguer des conseils en cas de besoin.
« Avec mes économies, j'ai pu louer un local à Sunton. J'ai deux machines à pop-corn, une machine à chapati et un chariot de présentation. Mon objectif est maintenant d'avoir un hôtel en ville. Le CAP-YEI a vraiment changé ma vie. Je ne sais pas dans quel état d'esprit je me trouverais aujourd'hui. J'ai grandi mentalement, émotionnellement et financièrement. Je suis à jamais reconnaissant au CAP-YEI. »
Alice a démarré le projet de formation et souhaitait découvrir comment l'épargne et les investissements pouvaient être utilisés pour travailler. Après en avoir appris davantage sur le marketing numérique, elle a ouvert sa propre chaîne YouTube, Alice Mugisha Canal, dont elle détient tous les droits.
« On m'a appris à télécharger des vidéos, et j'ai cinq vidéos avec un total de 1062 vues et 132 abonnés. J'ai également pu m'étendre à de nouvelles plateformes telles que TikTok. L'utilisation du format vidéo court de l'application pour publier des clips présentant les coiffures que j'ai réalisé sur les cheveux de mes clientes m'a permis d'accroître mon chiffre d'affaires. »
Alice a également noté que ses nouvelles compétences l'ont aidée à prendre confiance en elle et à augmenter ses ventes : « Je suis maintenant capable de négocier avant un spectacle et je rentre toujours chez moi satisfaite de mon travail. » Alice a combiné toutes ces compétences pour faire prospérer ses entreprises.
"En économisant, j'ai pu acheter des vêtements d'occasion que je vends également. En général, j'habille les mannequins et je prends des photos ou je fais des vidéos que je poste sur Instagram et Tiktok. Cette stratégie de marketing m'a vraiment aidée à obtenir des clients. [La formation du CAP-YEI] m'a ouvert les yeux en tant qu'artiste et femme d'affaires, et je suis sûre d'avoir un bel avenir devant moi. »
Les histoires de Benjamin et d'Alice illustrent le fait que si l'on donne la possibilité de se perfectionner et de bénéficier d'un mentorat et de conseils, les moyens de subsistance et les vies peuvent changer pour le meilleur.
