Les cercles d’apprentissage aident les élèves mayas à rester à l’école

Canada Students Offering Support (SOS)

Maria*, une adolescente maya d’une région rurale guatémaltèque, désirait poursuivre son éducation et avait la volonté d’exceller. Malgré son ambition, Maria a dû faire face à d’importantes barrières culturelles et la résistance de son père, qui croyait que les filles étaient mieux adaptées à la vie de famille et qu’elles ne bénéficiaient pas de l’éducation.

Au Guatemala, seulement 67 % des élèves qui commencent l’école primaire passent ensuite au premier cycle du secondaire, et seulement 56 % passent au prochain niveau d’enseignement, avec des taux de persévérance plus bas au sein des communautés rurales mayas, et en particulier pour les femmes et les filles, démontrant la forte présence de normes sociales discriminatoires.

Canada Students Offering Support (SOS) et son partenaire local, Semillas de Innovacion para Innovacion y Desarrollo Sostenable (SIDS), ont testé une solution novatrice visant à habiliter des adolescent-e-s mayas (âgé-e-s de 14 à 21 ans) à devenir des mentors pour soutenir les élèves de 4e, 5e et 6e années en dirigeant des « cercles d’apprentissage » dans le quartier, une approche qui n’avait pas été testée auparavant. L’innovation visait à améliorer le rendement et la rétention scolaires des jeunes autochtones mayas, en mettant l’accent sur les filles.

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Ces cercles étaient des espaces d’apprentissage dirigés par les jeunes et soutenus par des ressources d’apprentissage en ligne et des environnements communautaires inclusifs. Les activités ont favorisé le développement académique et personnel, tant pour les mentorés que pour les mentors, ce qui a contribué à améliorer l’engagement envers l’éducation, l’accès aux ressources d’apprentissage et l’égalité des genres.

L’innovation a également impliqué l’ensemble de la communauté. La formation et les consultations sur plusieurs jours ont été facilitées grâce au soutien de Girl Rising Guatemala — en impliquant les parents et les enseignant-e-s dans le but de renforcer le soutien communautaire à l’égalité des genres. Trois activités de dialogue ont été organisées lors du lancement du programme, avant que les restrictions liées à la COVID n’entrent en vigueur. Des dialogues additionnels ont été organisés avec un petit sous-groupe de parents, chacun représentant différents groupes de parties prenantes au sein de chaque communauté bénéficiaire. Le personnel du programme a également engagé les parents en petits groupes sur une base continue à travers des interactions informelles dans le cadre de la coordination du cercle d’apprentissage. 

Une fois la mise à l’essai terminée, les parents ont montré une amélioration de 39 % de leur note en lien avec les connaissances, les attitudes et les pratiques sur l’égalité des genres, tandis que les enseignants, les mentors et les mentorés ont tous démontré des améliorations significatives. Le taux de poursuite des études par les étudiant-e-s au premier cycle du secondaire après la fin de leur 6e année a augmenté de 22,7 %, tandis que 98,7 % des mentors sont demeurés aux études pendant tout le programme, et 96 % ont continué au-delà de l’obtention de leur diplôme d’études secondaires (surpassant de manière significative les moyennes nationales et régionales à court terme). Plus de 80 % des étudiant-e-s, des enseignant-e-s et des parents ont démontré une meilleure connaissance et une meilleure attitude à l’égard de l’égalité des genres.

«Mon père avait l’habitude de penser que les hommes devaient être servis en premier à table, et il disait également dit que les hommes profitent de leurs études, mais les femmes pas tellement. Il pensait que les filles voulaient simplement se marier et abandonner l’école. Après avoir vu mon engagement au sein du programme, il m’a encouragé à continuer à me battre pour mes rêves et mes études. Aujourd’hui, je suis convaincue que je peux aller de l’avant et devenir une grande professionnelle. J’ai parlé avec mes frères et mes parents de ce que j’ai appris dans le cadre de l’atelier sur l’égalité des genres, du fait que les hommes et les femmes ont les mêmes droits» — Maria 

*le nom a été modifié pour protéger l’identité de la personne mineure

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