« Maintenant, j’ai de nouveau de l’espoir »

L'AMIE

Destiny*, une étudiante du secondaire au Rwanda, était en secondaire IV (l’équivalent de la 10e année) quand elle est tombée enceinte de sa fille. Bien qu’elle aimait la politique et rêvait d’avoir un impact, elle a abandonné l’école — mettant en péril son avenir, et celui de sa fille à naître. 
 
Au Rwanda, la violence basée sur le genre (VBG) est la principale cause de grossesse chez les adolescentes (USAID Rwanda, 2019, p.40). La VBG elle-même est répandue au Rwanda, alors que 35 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans admettent être des survivantes de violences physiques et que 22 % admettent être des survivantes de violences sexuelles (Rapport statistique national sur le genre, 2019) 
 
Les survivantes qui deviennent des mères adolescentes monoparentales sont confrontées non seulement à des difficultés économiques, mais aussi à la stigmatisation et à la discrimination. En conséquence, les filles abandonnent souvent l’école quand elles tombent enceintes, ce qui limite leur potentiel de revenu et les isole de leur communauté.  
 
Soutenu par le FIT, l’AMIE et le Centre Marembo, une ONG rwandaise, ont testé une innovation appelée « Byuka Bakobwa! » (Les filles, réveillez-vous et levez-vous !). L’innovation visait à renforcer la confiance en soi et la capacité financière des jeunes survivantes de la violence basée sur le genre (VBG) en améliorant leur accès à l’emploi et à la formation dans des secteurs non traditionnels pour les femmes, à savoir le moto-taxi et le carrelage. 

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Les femmes ont reçu un soutien financier pendant la formation, ainsi que des services de garde d’enfants et d’autres besoins de base pour s’assurer que leur pleine participation serait possible. Elles ont également obtenu un soutien psychologique (y compris de l’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive) et du mentorat de femmes travaillant dans des secteurs connexes. Une fois que les filles auront terminé toutes les certifications nécessaires, elles seront organisées en coopératives. 
 
Dans le cadre de l’innovation, des activités continueront d’être organisées avec des groupes ciblés (employeurs, homologues masculins, etc.) afin de sensibiliser la communauté à la participation des femmes et des filles dans les secteurs où les hommes dominent normalement. 
 
Depuis le lancement en mai 2021, 60 survivantes de VBG âgées de 16 à 25 ans, dont 97 % sont des mères, ont retrouvé l’espoir après avoir entrepris une formation professionnelle dans le cadre du programme. 
 
« Nous offrons aux survivantes de VBG un environnement sûr, l’émancipation et d’autres soutiens. En offrant aux jeunes filles un développement professionnel et une occasion de se former dans des professions lucratives, nous espérons qu’elle (l’innovation) pourra être une porte de sortie », a déclaré Nicolette Nsabimana, directrice du Centre Marembo. 
 
Destiny, qui a maintenant 23 ans, s’efforce de devenir une conductrice professionnelle de moto-taxi.  
 
« Je vois maintenant une bonne progression. J’avais l’habitude de vivre dans la solitude après avoir quitté l’école, et j’ai eu une vie difficile comme jeune mère. Mais maintenant, j’ai de nouveau de l’espoir, et tout ce que je veux faire, c’est apprendre et obtenir un permis de conduire », a-t-elle dit. 

*Les noms ont été modifiés pour protéger les identités.

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